Bonjour à vous, mes chers petits donneurs de sang universel. Enfin, de sang… On se sait, hein. C’est notre âme qui s’échappe de nous, au rythme des morsures de nos chers vampires narcissiques. Bienvenue, au royaume du pervers narcissique.
Survivre en milieu hostile ; la vie avec un manipulateur
Un jour de plus, le soleil se couche sur votre pauvre corps blessé. Vos larmes ne coulent plus depuis longtemps ; votre hémoglobine s’est figée dans vos veines. Votre corps, pâle, faible, se rigidifie à force d’être vidé de son énergie comme un cochon qu’on égorge. C’est la fête à Georgette, en plein musée Grévin. Mais la seule qui ne lève pas son verre, c’est encore vous.
« Putain, encore un verre de cassé… C’est de ta faute. Tu pouvais pas faire gaffe où tu le posais ? Tu le vois pas, qu’il est au bord de la table, là ? T’es vraiment une foutue incapable.
-Mais c’est toi qui m’a dit de le rapprocher des couverts…
-J’ai jamais dit ça. Ah, celle-là, elle inventera vraiment n’importe quoi pour justifier de ses conneries. Vous avez vu ça ? »
Autour du banquet, bien carnivore bien salé vu que vous n’aimez ni la viande ni le sel, les invités hochent la tête. Ils ont pourtant assisté à la scène. Ou pas. Vous ne savez plus ce qui est vrai de ce qui est faux.
C’est pas comme si vous aviez encore le temps de vous poser des questions. Aujourd’hui, il a fallu préparer le dîner en urgence. Votre copain ne vous a prévenu qu’en fin d’après-midi que les festivités auraient lieu aujourd’hui.
« Mais t’as rien prévu pour ce soir ? Tu ne penses vraiment à rien… Je te l’ai rappelé, encore et encore. »
Ou pas. Vous n’avez pas souvenir qu’il ait mentionné cette petite sauterie.
Vous ne savez plus.
Mais vous ne pouvez pas le décevoir ; il vous le répète assez, sans lui, vous n’êtes rien. Vous n’êtes personne. Vous êtes une tâche, oubliée trop longtemps sur une fenêtre. S’il n’était plus à vos côtés, on aurait vite fait de vous effacer.
Vous avez donc couru jusqu’au Lidl du quartier. Hélas, les prix continuent d’augmenter, et vos finances de diminuer. Vous n’avez plus de boulot, depuis que votre copain vous a encouragé à quitter votre poste.
« Ils te respectent pas, à te faire travailler autant. Franchement, tu ferais mieux de rester avec moi, à la maison. Tu sais que je veille toujours à ce que tu ne manques de rien. »
Hélas, maintenant, c’est lui qui travaille trop. Le pauvre. Il n’aurait jamais pu prévoir que vous lui coûteriez tant d’argent…
Alors, bon, il a diminué les sous qu’il vous verse pour entretenir la maison.
Vous êtes à la caisse du boucher, et vous n’avez pas assez pour payer ses entrecôtes et celles de ses amis.
« Allo ? Qu’est-ce que tu veux, encore ? T’es pas capable de faire quelque chose toute seule, ou quoi ? »
Oh non. Aujourd’hui, il est tendu.
Il travaille vraiment trop, pauvre bichou.
« Je suis désolée de te déranger… J’ai pas assez d’argent pour payer toutes les courses… Ca a encore augmenté…
-Arrête tes conneries. C’est surtout que tu jettes l’argent par les fenêtres, non ?
-J’ai rien acheté de plus que de la nourriture, ce mois-ci… »
Mais vous êtes bête, ou quoi ? Vous tentez encore de vous défendre ? Vous avez tort, il serait peut-être temps de l’apprendre.
« Tu sais que je fais les comptes ? Tu crois que je les vois pas, les billets qui disparaissent à Sephora ?
-C’était pour camoufler le bleu… Quand je suis tombée… »
Ou quand il vous a poussée. Vous ne savez plus.
« Trente balles pour un ridicule fond de tain ? Tu me prends pour un débile ?
-Non, t’as raison… J’exagère.
-Vraiment. Pour la peine, tu peux oublier le dessert, ce soir. T’expliqueras à mes invités pourquoi ils auront faim, hein ! »
Le moment est venu. Autour de la table, les invités vous regardent ramasser les morceaux de verre cassé. Dracula, votre copain, rigole avec ses amis devant votre forme lamentable ; à quatre pattes sur le sol, vous faites vraiment pitié.
Mais la pitié ne viendra pas, dans la rigueur de l’inhumanité qui vous entoure.
Il y a trop longtemps que ces gens-là connaissent Dracula pour encore s’opposer à lui.
Et vous aussi, non ? Depuis trois ans que vous êtes ensemble, vous avez appris votre leçon. Vous ne valez rien, seule, vous n’avez aucune substance.
Une tâche sur la fenêtre ne se remarque que quand le soleil se reflète sur le carreau.
La trouble de la personnalité narcissique se caractérise par une tendance omniprésente à la grandiloquence, au besoin d’adulation et au manque d’empathie.
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-psychiatriques/%EF%BB%BFtroubles-de-la-personnalit%C3%A9/trouble-de-la-personnalit%C3%A9-narcissique
Le pervers narcissique se repose sur la violence psychologique pour conditionner sa victime.
C’est aussi ce qui rend la sortie de ce genre de relation si difficile. Vivre avec un pervers narcissique, ça signifie survivre à une relation toxique. Et non, la toxicité, ce n’est pas simplement « mon mec n’a pas la même couleur préférée que moi » ou « ma mère ne me laisse pas traîner avec ma meilleure amie ».
C’est le POURQUOI qui est important.
« Mon mec n’a pas la même couleur préférée que moi… parce qu’il dit que j’ai des goûts de merde pour tout. Je suis une incapable, même pour choisir ce que j’aime. »
« Ma mère ne me laisse pas traîner avec ma meilleure amie… parce qu’elle voit bien qu’elle m’encourage à lui parler de ce qu’il se passe à la maison. »
Le ou la personnalité narcissique ne fonctionne qu’à travers des relations d’emprise. Présentant un manque voire une absence totale d’empathie, les narcissiques sont incapables de penser en terme d’amour. Ils emploient donc des techniques de guerre pour maîtriser leurs victimes, et continuer de leur retirer toute joie de vivre, toute leur personnalité, et toute leur capacité de penser. Parmi celles-ci, et la liste est longue, on trouve :
- Le love bombing : le narc (vampire émotionnel) va d’abord vous bombarder d’amour, littéralement. Gentillesse, douceur, écoute, attention ; il s’assure de vous connaître parfaitement avant d’attaquer. Au passage, il paraît si gentil aux yeux des autres, que personne ne vous croira, bien plus tard.
- Le gaslighting : quelqu’un qui maltraite une autre personne va s’arranger pour que celle-ci remette en question son propre jugement et sa perception de la réalité.
- L’isolement : émotionnel, mais aussi physique. Le/la personnalité narcissique VA s’assurer que vous ne voyiez plus rien et plus personne d’autre que lui, pour que vous restiez seule avec vos doutes.
- La culpabilisation : méthode DARVO (Deny, attack, reverse victim and offender ; nie, attaque, inverse la victime et l’agresseur).
- La triangulation : constante comparaison avec d’autres personnes, meilleures que vous, plus efficaces que vous, plus belles que vous… Vous avez compris.
- La manipulation des autres : mensonges généreux auprès de chaque membre de votre entourage pour les monter contre VOUS. Et pour qu’eux, les flying monkeys comme on dit en anglais, vous ramènent auprès du narcissique si vous tentez de fuir 🙂
Comme mentionné, la liste est longue.
Cette même liste, de symptômes invisibles d’un individu malade et dangereux.
Eh oui, l’emprise psychologique qu’un narcissique maintient sur sa victime est une souffrance invisible. Quasiment impossible à prouver, et d’ailleurs, à se prouver à soi-même. Le vampire est dans votre tête. Bonne chance pour vous rendre compte qu’un mini-Dracula est en train de vous pomper l’âme de l’intérieur ! Personne d’autre ne peut le voir, donc personne d’autre ne vous aidera.
En plus, on oublie pas que la société est de plus en plus égoïste.
Ca n’aide pas.
Heureusement, le narcissique ne choisit pas sa victime au hasard. Il a besoin d’une personne empathique, intelligente sur laquelle jeter son dévolu. Qui, effectivement, rêve de jouer une partie d’échecs contre un imbécile ? La victoire, votre destruction psychologique, ne lui apporterait plus de plaisir.
Parce que oui, la vie au contact d’un pervers narcissique est un jeu, pour lui.
Un jeu pour votre vie.
Et vous avez les moyens de vous en sortir. Ils sont en vous.
Pour retrouver ma propre partie d’échecs contre les personnalités antisociales qui nous entourent, c’est par ici :
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A la prochaine, et rappelez-vous : il existe un monde, en dehors de l’univers de manipulation créé par le narcissique.

La nuit tombant sur Rio de Janeiro, une ville que j’ai découvert au cours de ma fuite des narcissiques qui me manipulaient depuis toujours. Une histoire à retrouver dans Omertà !
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